« Si l’enfant sommeille, il verra l’abeille »…

J’ai tant à dire pour cet article- ci que mes idées se bousculent au portillon; heureusement, je crains trop   de vous lasser avec mon bla-bla,  je vais devoir me limiter.

J’ai lu  (sans en en retrouver l’exacte citation) dans un Bobin que le jour de l’anniversaire d’un enfant, on devrait fêter sa naissance avec la maman qui lui a donné le jour. Rien de plus juste! Je devais  fêter la naissance d’un petit garçon, j’ai touché une maman au coeur, sans l’avoir tant espéré! Le mot que j’ai reçu m’a, par ricochet,  touchée ! J’ai procédé (comme souvent!)  par association d’idées: c’est en commençant le travail (ou le jeu?) que les idées se sont enchaînées.

Pour en finir avec cettte longue introduction, j’aimerais ajouter que des poèmes sur l’amour maternel, les anthologies en   regorgent! Un nom surtout celui de Marcelline Desbordes-Valmore……….Un de ses poèmes rythme cet article, car il correspond bien, me semble-t -il, à ce tableau de Raphaël; ce poème me « parle » (lisez le attentivement, amies- abeilles ne zappez pas!); 

Si l’enfant sommeille,
Il verra l’abeille,
Quand elle aura fait son miel,
Danser entre terre et ciel.

(Que j’aime déjà cette « abeille », vous pensez bien!)Si l’enfant repose,
Un ange tout rose,
Que la nuit seule on peut voir,
Viendra lui dire : « Bonsoir. »

Consignes persos de départ: une corbeille   pour un tout petit bébé,  recueillir les chaussons, les couches, les coton-tiges……….(et qui a trouvé une autre merveilleuse utilisation, ai-je appris après!) 
J’ai choisi d’y mettre beaucoup de blanc, un peu de bleu, de la toile de jouy, du drap  de bébé ancien et usé……………….Je  prévois souvent comment je terminerai la corbeille,  quitte à changer de projet selon le résultat! Là, je n’avais rien prévu du tout! J’arrivai à la fin, l’évidence s’imposa à moi: des petits noeuds bleu ciel; et zou, c’est parti,noué, cousu!!! (pour celles qui ne l’auraient pas remarqué: je suis une impulsive ou une instinctive!)

Voili- voilou, je la regardais et je n’étais pas mécontente du tout  du résultat (même très satisfaite, pour une fois!)! Seulement,  je ne la faisais pas pour moi (qui n’ai qu’une corbeille, la toute première et pas du tout la plus belle, snif!!), je me mis à penser à la maman, la destinataire : soudain, le mot « mère », Euréka!, me vint ; je me rappelai avoir dans mes trésors un médaillon en porcelaine de Limoges (à une heure de route de chez moi!) un détail d’un tableau de la Vierge à la chaise de  Raphaël! Ce mot « vierge » qui tombe justement dans la 3° strophe de Marcelline Desbordes-Valmore (C’est pas beau,les coîncidences, hein?):

Si l’enfant est sage,
Sur son doux visage,
La vierge se penchera,
Et longtemps lui parlera.

De plus,  parmi mes proches, j’ai une petite Raphaëlle et un grand Jean-Baptiste (Saint souvent présent dans ces scènes maternelles puisqu’il est le cousin de Jésus! Saint Jean-Baptiste est  ici, à droite du tableau!) Quand j’ai ce genre de déclic, je pourrai très bien danser seule de joie! Je sens instictivement que ça va être « MON idée de génie »! Mon coeur fait « boum boum » et je fonce (et le repas peut brûler, je m’en moque TO-TA-LE-MENT, j’en ai des frissons, je DOIS faire ça. Tout de suite!La fameuse « fièvre créatrice », quoi…

Si mon enfant m’aime,
Dieu dira lui-même :
J’aime cet enfant qui dort ;
Qu’on lui porte un rêve d’or.

Je sens bien qu’elle est réussie, pas besoin de demander ce coup-ci à X, à Y, à Z (comme Zut!) de me rassurer; elle me plaît, oh que j’ai envie de la garder!

Mettez-lui des ailes
Comme aux tourterelles,
Pour venir dans mon soleil,
Danser jusqu’à son réveil !

Vous noterez le mot « broder » qui suit:

Qu’il fasse un voyage,
Aux bras d’un nuage,
Et laissez-le, s’il lui plaît,
Boire à mes ruisseaux de lait !

Donnez-lui la chambre
De perles et d’ambre,
Et qu’il partage en dormant,
Nos gâteaux de diamant !

Brodez-lui des voiles,
Avec mes étoiles,
Pour qu’il navigue en bateau,
Sur mon lac d’azur et d’eau !
 Je ne crois pas que ces médaillons de porcelaine soient encore peints (à la main!) à Limoges……mais moi, prévoyante et fine mouche (abeille?)  j’en ai acheté 3, il m’en reste donc deux; si vous avez envie de faire un cadeau de naissance, il suffit de me le dire…

Ne pas laisser le poème de M. Desbordes- Valmore s’éteindre et se perdre dans l’espace inter- sidéral; pour mon plaisir( et le vôtre? ) en voilà les dernières strophes. Prenons le temps de lire, de laisser couler le temps en rubans bleus et sourires maternels!

Que la lune éclaire,
L’eau pour lui plus claire,
Et qu’il prenne au lac changeant,
Mes plus fins poissons d’argent !

Mais je veux qu’il dorme,
Et qu’il se conforme,
Au silence des oiseaux
Dans leurs maisons de roseaux !

Car si l’enfant pleure,
On entendra l’heure,
Tinter partout qu’un enfant,
A fait ce que Dieu défend !

L’écho de la rue,
Au bruit accourue,
Quand l’heure aura soupiré
Dira : L’enfant a pleuré !

Et sa tendre mère,
Dans sa nuit amère,
Pour son ingrat nourrisson,
Ne saura plus de chanson !

S’il brame, s’il crie,
Par l’aube en furie,
Ce cher agneau révolté,
Sera peut-être emporté !

Un si petit être,
Par le toit peut-être,
Tout en criant, s’en ira,
Et jamais ne reviendra !

Qu’il rôde en ce monde,
Sans qu’on lui réponde ;
Jamais l’enfant que je dis,
Ne verra mon paradis !

Oui ! mais s’il est sage,
Sur son doux visage,
La vierge se penchera,
Et longtemps lui parlera !
A vendredi, pour le journal indien!


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