Ce temps de l’attente et de l’espérance

Ce dimanche 27 novembre commence le temps de l’attente, celui de l’espérance; Noël va venir. Les enfants vont compter les jours…

Paradoxe: Ce temps de préparation à Noël, c’est l’AVENT…pourtant AVANT noël!   Ce mot vient du latin « adventus » qui signifie avènement. On emploie ce mot en grec et en latin pour designer le temps liturgique qui précède la fête de noël.     L’an dernier, j’avais réalisé celui-ci pour un  1° famille:

Les poches où piocher une petite surprise étaient toutes dans le désordre, très bien pour apprendre les chiffres! Cette année, le dessin est classique, traditionnel:

Tissu pré-imprimé rebrodé. Tant pis, cela ne se voit pas; regardez par exemple,la robe de la vierge, la paille, le baton de Joseph. Les poches sont dans l’ordre, plus grandes que sur le précédent,mais n’ont pas de soufflet; elles ont donc été plus faciles à coudre:

Bien sûr, le patch est doublé, décoré de grelots, de rubans. Dans les poches, des petits personnages de la crèche, des piéces en chocolat. Ce temps de l’attente est à relier à la citation de Bobin: « L’amour -et la poésie qui est sa conscience aérienne, sa plus humble figure, son visage au réveil- est profondeur de l’attente, douceur de l’attente ». Dans deux  maisons chères à mon coeur, se nichent des fillettes qui vont écarquiller les yeux, plonger chaque jour avec bonheur, leurs menottes avides. Cela me suffit et me réjouit.

Et si nous redevenions enfant?

C’est un premier voeu que je forme pour vous,mes amies: c’est bien souvent la façon dont on regarde les choses qui les rendent exceptionnelles, sachons trouver de la douceur  à  ce temps où le coeur se prépare à la fête! «On ne désire pas les choses parce qu’elles sont belles, mais c’est parce qu’on les désire qu’elles sont belles.»(Spinoza)

Les discrètes, les veilleuses, les suaves:

Au départ, il y a un voyage inoubliable au Nouveau-Mexique, l’état des USA probablement le plus dépaysant, inoubliable  et créatif (Souvenir de Santa-Fé, white Sands……)Paysages grandioses et   tribus indiennes (« les natives ») Là-bas, j’ai acheté des aimants, ce sont des pinces à linge à l’ancienne habillées; un peu comme celles-ci:

Des squaws, des soldats…(http://www.native-american-market.com/index.html) Aux USA, c’est une tradition, voyez encore:

Et puis, il y a Nadine (http://www.journaltextile.fr/)qui, telle une bonne fée, qui  me touche de sa baguette magique et de son inspiration frétillante et  réveille les souvenirs assoupis; je me remets à fabriquer des « princettes », je les accompagne d’un poème, d’une carte, et je les baptise; il ya les fées suaves:

Certaines partent chez une amie (http://mijane91.canalblog.com/) Mais toutes sont parées pour le bal , en tulle, dentelle, lamé; des chûtes de tissu précieux qui en  génèrent d’autres  aussi et on crée les veilleuses:

Certaines ont des ailes, d’autres des ceintures, des écharpes, des saris, du plissé:

Celles ci-dessus sont venues se reposer sur un naperon que j’ai brodé il y a des années- lumière;  il m’évoque une anecdote qui me pince encore le coeur -comme les pinces serrent le linge mis à sécher sur une corde tendue à se rompre.  Ce sont toutes des métaphores féminines, elles viennent de tribus oubliées et font voyager l’esprit  :

« (…)c’est ELLE

Que l’homme à son secours incessamment appelle,

Sajoie et son appui, son trésor sous les cieux,

Qu’il pressentait de l’âme et qu’il cherchait des yeux,

La colombe au cou blanc qu’un vent du ciel ramène

Vers cette arche en danger de la famille humaine,

Qui, des saintes hauteurs en ce morne séjour,

Pour branche d’oliver a rapporté l’amour » (L.Ackerman)

Elles sont si petites, si menues, qu’une rose paraît à leurs côtés un chou, les cyclamens sauvages leur font une couche:

Vous aussi êtes des fées qui enchantez ce lieu: merci, je vous rends vos ailes, bon voyage!!!

sous l’écorce, le coeur

Sa marraine la fée (http://samarrainelafee.blogspot.com/)a lancé son défi 2011; après les couronnes, le plastron! Après avoir cousu, brodé, inventé des écorces, (parfois sur papier),  j’avais créé  -influencée par une allée de magnifiques eucalyptus en Corse, un plastron; je l’ai repris, remanié, retravaillé. Habitée par les mots d’ un écrivain que je vous invite à découvrir, un médecin  psychiatre portugais Antonio Lobo Antunes qui, après avoir découvert la guerre en Angola, a écrit des livres que j’ai adorés; lui a écrit cette phrase:

« Je n’arrive à faire en sorte que l’écorce des choses cesse d’être moins importante pour moi que leur noyau. « 

Revue de détails: 

Techniques: Fond de tissu brun découpé, laines diverses crochetées,  petites cassures d’ardoises de mon toit, grains d’ambre, perles, organza, feuilles de soie brulées et peintes, gaze découpée au ciseau et peinte, le tout composé à la façon d’un peintre, au fur et à mesure, au jugé de près et de loin…………..Et, pour l’attachage, une tresse de laines mousseuses.

Le poète sait bien que ce qui vit sous l’écorce, c’est le coeur, mais  l’écorce n’en est pas moins vivante:

« Souvent dans l’être obscur habite un dieu caché ; et comme un œil naissant couvert par ses paupières, un pur esprit s’accroit sous l’écorce des pierres. »

Que cette écorce des pierres dont parle Gérard de Nerval me laisse rêveuse. Pouvoir des mots….

Auxquels fait écho ceux de Prévert:« Et ta robe en tombant, sur le parquet ciré n’a pas fait plus de bruit qu’une écorce d’orange. » Je porte un plastron qui me fait ressembler à une fée des arbres; ce n’est pas pour me déplaire: ces géants sont le domicile de nos rêves…et de mes amies, les abeilles: merci!

TOT-AIME!

« J’ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu’au coeur de l’Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d’un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein coeur, comme l’éclair d’un aigle
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du  vent d’Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée »(L.S.Senghor)

Comment naît l’inspiration? Pour moi, parce qu’y suis née, souvent, elle part de l’Afrique ou elle y revient. J’avais une tranche de beau  bois, et je la regardais me demandant ce que j’allais y planter; et l’idée du totem/tot-Aime naquit! Fabriquer une « échelle » de fil de fer, des piques, glisser sur la 1° un mini-patchwork, y coller un masque et habiller mes pieux………..tout s’enchaîne vite quand l’idée est bien présente, tout se fait presque facilement…………

Du pagne africain, des plumes, des perles africaines, (certaines en bronze) et deux sujets des années 30 ou 40 qui viennent d’un collier cassé. Et voila l’affaire!

Souvent, je mets en attente, je regarde, et puis, je complète. C’est ce qui s’est produit, un jour Nadine du journal textile, se met avec frénésie à créer ses « princettes’ autour de pinces à linge américaines qu’elle habille, comme le font les indiens du Nouveau- Mexique (j’en ai acheté là-bas!). Je pense alors à mon totem qui aussi sec se transforme en « Tot-Aime »

« Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta
peau.
Délices des jeux de l’Esprit, les reflets de l’or ronge ta peau qui se moire ».Ainsi veillent au pied du grand totem,  2 femmes nées de mon imagination imprégnée du souvenir de la savane et des villages africains; il ne reste plus qu’à faire parvenir mon installation à Nadine qui y a -sans le savoir- participé!!!

A vous toutes qui passez me visiter, amies ailées, mille amitiés envolées entre Afrique et Périgord!

PS: la dernière fois,je vous ai interrogé à propos du nettoyage des fils anciens qu’on m’a donnés; la meilleure réponse qui m’a été donnée, c’est celle-ci: Prendre un grand torchon, y mettre deux cartonnettes couvertes de leurs fils, recouvrir d’un torchon et tamponner le tout avec du jus de citron qui enlève  les odeurs de renfermé ou moisi et qui détache et rend son lustre au fil……………..Poser sur un papier absorbant et sur un radiateur………!

Cordons bleus

FORMIDA-BLEU!

Jolie définition: « Les couleurs sont les empreintes digitales du soleil » (Malcolm de Chazal) et ces couleurs, nous toutes  les utilisons, les mangeons ( de la betterave à la salade, en passant par l’orange) les portons. Le bleu serait aujourd’hui la couleur préférée en occident, mais cela n’a pas toujours été le cas! (dessous l’article, vous trouverez en annexe des extraits du texte fameux de  Maulpoix sur le bleu. Pour qui aime et j’en connais une au moins!)

Bref, du bleu pour Cath (http://atelier-de-catherine.over-blog.com/), en veux-tu en voilà: grande corbeille avec couvercle qui s’atttrapait avec une fleur (qu’elle a enlevée pour mettre autre chose, c’est son droit, c’est à elle!)

 

 

 

 

 

 

 

 

Corbeille caméléon posée sur un tapis de bandes de tissu crochetées; effet de miettes……….

 Et, comme je n’avais pas encore l’overdose de bleu ni le blues, je suis passée à une autre corbeille bleue, avec couvercle aussi, autre demande, mais proche résultat:

Celle-ci a pour poignée un gros noeud chinois de passementerie  que j’ai réalisé dans…………..un cordon bleu de ma fabrication; vous remarquerez qu’elle est posée sur une banquette de piano ancienne dont j’ai refait au petit point toute la tapisserie ; c’était il y a quelques années, je ne me sens plus capable d’un tel ouvrage de Pénélope (et comme elle, je n’irais pas défaire la nuit, le travail d’une journée, surtout pas!!) 

  Mélange de tissus de Provence et pagnes en indigo, le tout pour un effet carreau de Delft………………Les beaux jours se sont enfuis, mais le ciel bleu est quelque part dans ces deux maisons….. Merci amies abeilles, qui repartez peut-être (jose l’espérer!) les pattes chargées de pollen…..bleu (aviez-vous rendez-vous avec un volubilis?)

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« Le bleu ne fait pas de bruit.C’est une couleur timide, sans arrière-pensée, présage, ni projet, qui ne se jette pas brusquement sur le regard comme le jaune ou le rouge, mais qui l’attire à soi, l’apprivoise peu à peu, le laisse venir sans le presser, de sorte qu’en elle il s’enfonce et se noie sans se rendre compte de rien.Le bleu est une couleur propice à la disparition. Une couleur où mourir, une couleur qui délivre, la couleur même  de l’âme après qu’elle s’est déshabillée du corps. Indéfiniment, le bleu s’évade. Ce n’est pas, à vrai dire, une couleur. Plutôt une tonalité, un climat, une résonance spéciale de l’air. Un empilement de clarté, une teinte qui naît du vide ajouté au vide, aussi changeante et transparente dans la tête de l’homme que dans les cieux. L’air que nous respirons, l’apparence de vide sur laquelle remuent nos figures, l’espace que nous traversons n’est rien d’autre que ce bleu terrestre, invisible tant il est proche et fait corps avec nous, habillant nos gestes et nos voix. Présent jusque dans la chambre, tous volets tirés et toutes lampes éteintes, insensible vêtement de notre vie. »

Jean-Michel Maulpoix

 

PS: Patricia qui ne brode pas, mais coud très bien,  très gentiment, m’a offert un plein cartons de soie d’Alger Fedora (Au bon marché) Ils étaient à sa belle -maman qui les avait peut-être elle-même récupérés; ils sont anciens……..Ils sont pelotés pour la plupart sur des cartons enveloppés de papier brun; toujours est-il que le carton sent le renfermé et que certains fils sont tachés; ma question est : comment les nettoyer sans qu’ils ne s’embrouillent?  Faut-il les dérouler…………………….Et ceci:  ce qu’on appelle SOIE d’Alger, est-ce bien de la soie? Les moulinés DMC dits en soie d’Alger sont-ils des cotons ou de la soie? je n’ai trouvé nulle part la réponse…………………………..