Des fleurs entre les pavés

Me revoilà avec de modestes cartes textiles; j’entends déjà des soupirs; elle ne fait donc que ça? Oui, tirer des fils entre les unes et les autres, les tisser. Une carte, c’est un petit bout d’essai, une esquisse, une idée qui prend forme et qu’on jette à l’eau comme une pierre -elle s’entoure d’ondes, de plus en plus lointaines, sorte de mandala aquatique; et puis, un jour, en tirant sur la corde, on ramène une réponse amie:

     Je prendrai

     Dans les yeux d’un ami

     Ce qu’il a de plus chaud, de plus beau

     Et de plus tendre aussi

     Qu’on ne voit que deux ou trois fois

     Durant toute une vie

     Et qui fait que cet ami est notre ami. (J.Brel)

D’abord deux cartes bien proches, sorte de ville futuriste ou graphisme abstrait  avec jeu de rayures où chacun voit ce qu’il veut (un zèbre, ah oui?);  Lorsque je les ai eu faites, j’ai trouvé l’ensemble froid; à ce moment,  j’aurais dû y planter une petite graine de fleurs…..

J’ai pensé que le fond orange réchaufferait le tout………………….Mais c’est plus tard, sur d’autres cartes que j’ai semées mes fleurs, l’une en yoyo car je sais que Janik les aime http://janikbianca.over-blog.fr/

L’autre (et la dernière!) sur un fond de double thermo-collant peint, fleur tissée et reste d’une bande coupée pour une corbeille: pour Mijane http://mijane91.canalblog.com/!

« Et si l’ on tirait un fil…
serait-il d’ acier ou de soie ? Et de fil
en fil que trouverait-on au bout de
l’ écheveau ? La vierge et l’ araignée , la
fine brisure de la pierre , la chaine qui
se rompt les mailles qui se nouent… » (Mythèse Morillon)

Me voilà à la fin de ma correspondance, au bout de l’écheveau, au terme de mon article et pense aux mots si justes de G.M.Le Clézio: « Ce qui me tue dans l’écriture, c’est qu’elle est trop courte. Quand la phrase s’achève, que de choses sont restées au-dehors. »

Adieux aux abeilles ailées, aînées (ou pas!) aidées, aisées (ou pas!), aimées…………… Très aimées, les ailées! A vendredi!

Je lui dirai les mots bleus

Bonjour mes amies-ailées ; dans ma ruche aujourd’hui, un sac, un cadeau. Un sac coupé dans un beau tissu chiné dans une brocante, tissu que j’ai déjà utilisé dans une corbeille.

Sac pratique pour l’été….Et, pour l’illustrer et faire court, un de mes poèmes composés comme ça, pour l’article et les abeilles qui sauront en faire leur miel.

Pour la fille du nord aux yeux bleus

Un sac empruntant au ciel son bleu

Simple, vaste, avec pinces au fond

C’est un cadeau, c’est un don

 De fleurs en yoyo juste orné

Et de feuilles perlées par ce livre inspirées

Le salon ancien de jardin est lavande

On s’y assoit en festives  bandes

L’anniversaire est une occasion

Le bouquet est trop mignon,

mais la pivoine n’étant pas de saison

Je les fis en papier de soie :

Elodie, en cousant, je pensais à toi !

PS : la feuille brodée et perlée est inspirée par un livre dont je vous ai déjà parlé :Beaded dimensional embroidery d’Helen Pearce. bien entendu-et comme la demoiselle semble avoir une petite allergie- dedans, assorti, un de mes « fameux  » étuis à mouchoir qui  ont des pinces (non, non, pas  plats comme ceux qu’on voit partout……)

C’est avec les mots bleus de Christophe que je vous quitte:

Je vous dirai les mots bleus
Les mots qu’on dit avec les yeux
Parler me semble ridicule
Je m’élance et puis je recule
Devant une phrase inutile
Qui briserait l’instant fragile
D’une rencontre !

A mercredi, amies- abeilles !

« Des noeuds de leur ceinture »…

« Des noeuds de leur ceinture placée au-dessous du sein, elles faisaient naître les ondes d’une draperie élégante«  écrivait Marmontel. Je porte des ceintures, larges, textiles, en patchwork, assorties à mes tenues préférées: des obis. On en voit chez les créatrices, mais je ne les aime pas souvent: trop droites, sans forme marquée à la taille ; J’en ai fait beaucoup pour moi, mes filles, mes amies. Et toujours sur un patron que j’ai créé à partir de celui de Blue marguerite (http://www.bluemarguerite.com/) y ajoutant diverses choses comme une boutonnnière au dos afin de bien croiser les deux pans. Ce modèle est fait de 6 pièces dessus, 6 dessous.

En voilà 3; commes elles sont réversibles, ça en fera 6!!! Elle est pas chouette, la vie?

La 1° est sombre, brune pour une amie qui joue toujours la carte rétro: un côté marron glacé brodé: L’autre côté évoque l’automne, ces tons dorés qu’elle affectionne:

« Voilà d’étranges présents, un ruban, une ceinture, un petit pigeon, une ombre, un souffle, un rien ; c’est le denier de la veuve » (Mme de Sévigné)La 2° ceinture est chinoise, parce qu’elle va avec une veste que je porte beaucoup, depuis longtemps, rapportée de Chine par ma fille et devenue un vêtement fétiche pour moi:

Le 2° côté est fleuri pour accompagner une ample jupe rouge brodée:

« Elle avait une robe d’argent brodée d’or et de perles, rattachée avec une ceinture de diamants » (Mme de Genlis) si je porte beaucoup la précédente, je porte encore plus une ceinture coupée dans un tissu japonais offert par un de mes très proches; de l’avis unanime, elle me va aussi bien que la 2°! En fait, ces obis soulignent la taille, la mettent en valeur , apportent une note d’originalité au moindre pantalon!! Un 1° côté provençal pour un simple jean:

Et un autre côté magnifique, ponctué d’un gland du même bleu et sur lequel je pique une de mes nombreuses broches -libellule:

Assortie, je porte dans mes cheveux relevés, comme le font les geishas, une fleur kanzashi ( un truc que je partage: je mets dessous un « scratch » et toc, sur les cheveux, ça tient tout seul), voir le livre Kanzashi in Bloom: 20 Simple Fold-and-Sew Projects to Wear and Give de Diane Gilleland

« On dirait que, pour plaire instruit par la nature, Homère ait à Vénus dérobé sa ceinture« (Boileau) Allez, pour finir, n’ayant tout de même pas volé à Vénus sa propre ceinture, j’en ai, je les porte. La preuve: cette photo un jour de juin dernier avec ma fameuse veste- fétiche:

« J’ai sacrifié aux Grâces, Vénus a mis sur moi sa ceinture dès ma naissance » (Fénelon)

Un peu partout dans la littérature, on parle de la ceinture de Vénus…………..et les miennes, alors? Voilà qui est fait. Je ne serai plus jalouse de la belle déesse! A dimanche, les amies! Merci de vos passages ailés, ils embellissent ma ruche!

Trois vahinés en paréo…………………

« Aita te mou’a e te mou’a e farerei. Te taata ra, e farerei noa taua. » Ce qui veut dire en tahitien:  » « Le soleil brille pour tout le monde mais tout le monde ne brille pas autant que le soleil »! Et toc!!!

Voilà 3 soeurs, 3 soeurs blanches et turquoise, 3 soeurs vahinées………Venues danser le tamouré pour Nansou  (http://malles.canalblog.com/)C’est elle, qui, pour un mariage, en voulait 3 différentes, mais dans le même esprit: dominante blanche et une pointe de turquoise (elle voulait une pointe de chocolat, mais j’ai trouvé que ça n’allait pas trop, pourtant j’aime l’association turquoise- marron)La 1°

innove par sa bordure en vague ou bouclettes, du jamais tenté!

La 2° frangine innove elle aussi, sur ses côtés, court une sorte de pampre textile, un peu un défi à coudre point par point sans que cela se voie à l’intérieur…

Les 3 sont joyeuses, simples, au fond, une fleur de tiaré; pour les 3, des breloques: clé de sol pour la musicienne et raquettes pour le champion! La 3° semble ne guère changer; or, c’est la 1° fois que j’arrive à faire des côtés aussi parfaitement évasés et harmonieux! Le bord supérieur est bordé d’un rare fil à tricoter avec des traces d’or ; il m’a été rapporté des USA par quelqu’un de très cher, j’y tiens, je l’use avec parcimonie! Une grosse fleur turquoise et du tulle, vive les mariés!!! Voilà donc le bouquet:Bien, vous je ne sais pas, mais moi je file jouer de l’ukelélé sur la plage où l’on danse le tamouré; si les abeilles veulent participer, elles sont les bienvenues!! Allez, on se trémousse, on danse la danse du soleil et de l’été . A vendredi soir, si mon blog ne me joue pas des tours!!!

Merci à Nansou, visitez son blog parfumé et ses malles ouvertes!

Toujours vertes!

« Quelle plaie, tout le monde s’est mis au vert : espaces verts, numéros verts, classe verte, prix verts… Et jusqu’à nos poubelles que l’on repeint dans cette couleur censée évoquer la nature et la propreté. » (Michel Pastoureau)

Le 5 juillet dernier, je vous parlais de cartes réalisées à partir de Gesso  et de collages sur ce support (voir A fresco); j’y ai pris plaisir et j’ai voulu recommencer, en mixant avec les idées de Lilibulle (http://artjournal2012.blogspot.fr)c’est à dire que j’ai fait comme la 1° fois sans changer grand chose, et sans passer le papier de verre (parce que j’ai oublié!) D’ailleurs, j’ai oublié des éléments que je voulais inclure ; en revanche, j’ai beaucoup travaillé la couleur, passant de bleu, du jaune faisant mon vert, passant de l’or….Cette 1° carte, couleur d’espérance, je l’ai adressée à Sandrine, la fée faribole (http://foliesdesandrine.canalblog.com/) bien plus profonde que le titre du blog ne le laisse penser; Sandrine est une fille qui mérite d’être connue! Elle coud, elle brode, elle crochète, mais derrière le « faire » se cache « l’être »; sa parole est sage, j’aime échanger avec elle  !

En gros, pour la technique: du gesso sur une toile, puis tout de suite, des papiers divers, des feuilles- squelettes, des bouts de tissu et de dentelle, du gesso de nouveau et séchage. (La carte dessous a étté envoyée à une « maîtresse es-parfums : Nansou http://malles.canalblog.com/)

Pour finir,  déco, déco, avec de la guipure, du matériel de papèterie (non, je ne dirai pas « scrapbooking », beurk, beurk!) attache parisiennes, boutons….

Ah, oui, j’oubliais, des tampons dont une libellule que j’ai taillée il y a bien 10 ans dans une gomme! de l’embossage vert de gris que j’ai si rarement utilisé qu’il est devenu de cette couleur presque naturellement……………………..(je signale que je chauffe sur mon grille-pain, et ça marche si on ne couvre pas celui-ci; en quel cas, la maison brûle avec le grille-pain!) Je trouve que non seulement les femmes et les bricoleuses  font des économies, mais surtout leur courrier ne ressemble jamais à celui des autres; c’est si vrai que les facteurs ouvrent de grands yeux en  le livrant ….

Vive la créativité féminine ! Aussi, à vous mes amies créatives comme ce n’est pas imaginable par les gens qui achètent tout au magasin, ces lignes et ce souhait de la grande Clarissa Pinkola Estès dont vous devez toutes lire le magistral Femmes qui courent avec les loups, (cet extrait est dans Danse des grands-mères):

« Puissions-nous aller tous plus loin et être florissantes, créer à partir des cendres,
protéger les arts, les idées, les espoirs qui ne sauraient disparaître
de la face de la terre. Pour tout cela, puissions-nous vivre longtemps
en nous aimant les uns les autres, jeunes dans la vieillesse et vieux dans la jeunesse « 

Gros bisous, à mercredi! Ne vous brûlez pas les ailes, ne vous laissez pas les couper non plus!