C’est l’amour qui meut le soleil

Merci, avant de commencer, à toutes celles qui ont proposé d’intéressantes citations sur les rencontres (articles précédent); cela aurait été trop long de toutes les dire,mais je reprends tout de même celle d’Eluard dont Lautreje  http://lautreje.blogspot.com/ (qui la proposait à juste titre) avait oublié l’auteur: « Il n’y a pas de hasard, il y a des rendez vous »!! On pourrait écrire  toute une dissertation là-dessus!

Offrir, offrir, un mot que toute femme connaît, car nous sommes généreuses. Soyons- en bénies: « il reste toujours un peu de parfum sur la main de celui (ou celle) qui offre une rose » .En offrant un cadeau réalisé  à la main, on offre ce qu’il y a de plus précieux et rare au monde: le temps passé. On offre un peu -beaucoup de soi! Ce qui suit dans cette page, ce sont des cadeaux. Plus haut, nous avons écrit le mot rose. Justement, en voilà deux, d’abord roulottées (à la façon de celles de C. Maître dans le livre Sacs couture) puis posées sur des housses de coussin :Rose rose dans un satin soyeux

Et rose bleue dans une bande d’organza  bleu-violet:

Pour les deux, au centre, une fleur rehausse le coeur de la fleur.

Et puis, ma 3° paire de converse brodées; là, il faut beaucoup d’amour, c’est long, ça fait mal au poignet de traverser la double épaisseur de toile…

Beaucoup de points, en particulier un point d’épine festonné et un point de chevron festonné aussi; gros plan sur ces 2 points peu employés. Pourquoi?

Voilà, ce sont- là non oeuvres de maîtres, (loin de moi l’idée de me prévaloir d’un talent exceptionnel!) , mais oeuvres d’amour; ainsi me le rappelle un petit panneau chez ma fille, on en avait cousu une dizaine pour son mariage, et puis, « au fil du » temps, je l’ai transformé y ajoutant 2, 3 idées, une feuille brodée lors d’un passage, un bouton tournicoté au crochet,  un chapelet de pétales (de rose!) effeuillée par ma petite- fille  et puis, des « mots » laissés sur toile, ajoutés, « Chaque instant et bonheur » ……..surtout quand il est vécu avec amour, c’est à dire intensément!

C’est juste: « C’est l’amour qui meut le soleil et les autres étoiles » (Dante). La force de l’amour est indicible, c’est ainsi qu’il peut tout; l’amitié est soeur de l’amour, c’est pour elle que nous nous donnons tant de rendez-vous  comme celui-ci. Pour moi, c’est avec une grande joie, amies abeilles ! Avez- vous chez moi recueilli juste un peu de pollen? qu’il se diffuse et fasse fleurir le week-end…………….

Rencontres

« Je me souviens que Voltaire est l’anagramme d’ Arouet, je me souviens de « Bébé Cadum », je me souviens que la violoniste Ginette Neveu est morte dans le même avion que Marcel Cerdan, je me souviens que Kroutchev a frappé avec sa chaussure la tribune de l’O.N.U., je me souviens que Claudia Cardinale est née à Tunis, … » et je me souviens moi,  que Georges Pérec a laissé de la place pour que nous écrivions à notre tour nos souvenirs »……………….Je me souviens de mes lectures; en 2011, le livre qui m’a le plus marquée : Kafka sur le rivage d’Harukami dont ensuite, j’ai lu d’autres livres; dans celui que je cite, ces mots: « Même les rencontres de hasard sont dues à des liens noués dans des vies antérieures. » Je n’en sais rien, mais cette idée me fait gamberger franchement; les rencontres dans ma vie comptent et elles l’embellissent! Moi non plus, comme Nathalie Sarraute, Je ne crois pas aux rencontres fortuites (je ne parle évidemment que de celles qui comptent).  » Il n’y a pas de hasard, là comme en d’autres domaines. Et blabla bla, bla que j’aimerais discuter plus longtemps avec vous sans vous lasser, mais le temps chère madame…………Donc, bref, un jour, j’ai cliqué sur Le carré bleu, le blog de Régine http://gigine62.wordpress.com , et peu à peu s’est noué quelque chose . Des rencontres virtuelles, nous en nouons tous et elles peuvent durer, parfois non; ce qui compte c’est l’intensité, c’est l’échange.

Bref, Régine m’a dévoilé son intérieur sobe, épuré, aux tons naturels et j’ai eu pour mission  d’y placer une corbeille; « mission »: (nom de code quilt 007, la James Bond de la corbeille entre en action!)

Elle était sûre que ça irait, la déco du panier textile, le tissu grège rayé de blanc, elle les avait fournis. Travailler pour quelqu’un qu’on a fini par connaître un tout petit peu, c’est mieux le connaître encore, c’est avancer dans l’échange.

Voilà ce que donne la corbeille aux tons naturels chez Régine, vous remarquerez au passage, ses boutis……..Cela vous donnera envie de visiter son blog.

Ah oui, autre citation sur ce thème , (de Mauriac ce coup-ci): »Nous méritons toutes nos rencontres. Elles sont accordées à notre destinée ».  J’ai donc fait un pas vers Régine, elle, un autre;le cocktail a pris. Zut pour la longueur, je viens d’aller chercher un bouquin dont j’aimais l’auteur, car je me suis rappelée qu’elle parlait des rencontres, elle aussi…Décidemment!!! Alors, ultime offrande: »Ces êtres de dialogue, de partage et de mouvance que nous sommes, vivent de la magie des rencontres, meurent en leur absence. Chaque rencontre nous réinvente – que ce soit celle d’un paysage, d’un objet d’art, d’un arbre, d’un chat ou d’un enfant, d’un ami ou d’un inconnu. Un être neuf surgit alors de moi et laisse derrière lui celui qu’un instant plutôt je croyais être. »

En attendant, amies butineuses aux pattes chargées de pollen, faites votre miel des petits bonheurs de la journée…Cette lecture en fera -t-elle partie?  j’ose l’espérer, car tel était mon but!!! 

Le hasard veut que bientôt, j’aurai à vous reparler de Régine; vous en aurez plein les mirettes!!Pour moi, c’est un plaisir!!!

La création

Oh la la, le gros mot du titre; ne me  croyez pas prétentieuse (celle « qui se la jouerait » artiste!), mais je crois que nous créons presque tout le temps, dans nos familles, nos cuisines et dans nos ateliers,…..Pour ma part, j’aime travailler à la demande, imaginer ce qu’on me demande précisément, ce qu’on attend de moi et qui va me sortir de moi; jamais je n’irais seule travailler certaines couleurs, et puis je le fais, et j’adore!!! On me demande d’associer du rose et du fuschia, je les juxtapose ces couleurs, ça ne va pas, j’y mets une pointe de noir et tout se fond (vous verrez ça un jour prochain.;)C’est un miracle qui ne cesse de m’étonner! Vous verrez ça en 2° moitié d’article.

Commençons donc par du petit, tout petit, finalement plus dur à faire que du plus grand; cela me permet de vous montrer un très,  très petite partie (1/40°)de ma collection de machines à coudre pour enfants, un mini- travailleuse pour fillette (sa particularité: l’anse), une manique étoile à base de pliage, un mini-patch  …….

Et voilà le pique-épingles d’une jeune personne qui se lance dans la couture…de costumes! Chuuuuuuuuuut, ceci est une autre histoire!!!

Maintenant, revenons-en à l’alchimie créative évoquée plus haut,  ce » pont mystérieux entre l’âme de ce lui qui crée et le spectateur »(Delacroix) Ou celui qui demande quelque chose. Je rentre dans sa tête, voire dans sa maison, quand parfois je reçois des photos de l’intérieur où ira vivre ma corbeille……….Dame Dulcinae  (qui fait de si jolis bracelets !) ne désirait pas une corbeille rouge, mais ethnique, avec des perles, un noeud, et puis des « rondelles » à crocheter, ce qu’elle fait si bien (http://dulcinae.canalblog.com/) Et Toc!Les voilà faites! Quelques unes prélevées afin de faire une carte…sur un fond de pull rétréci au lavage et embelli…………

Voilà une corbeille qui change!!! De l’inédit, de la pièce unique! Une star exotique et épicée ! J’ai aimé la faire, j’ai aimé la nouer, j’ai aimé le résultat!

Et puisque nous parlions de création, je songeais au mot, de Mondrian: » La loi la plus importante de la vie et de l’art est celle de l’équilibre, » je confirme: rien n’est plus difficile à trouver. Quand la création est terminée (déjà faut-il trouver le moment où elle l’est!) , elle semble facile, mais nouer le « zigouigoui », le proportionner, le réaliser, n’est pas si évident que ça……..Question d’équilibre, oui!!!Et puisque « la véritable création commence où finit le langage », (Arthur Koesler)je vous laisse juste avec une dernière photo et je m’éclipse, vous laissant vous faire votre propre opinion. A bientôt, amies butineuses!

Echanges, textes et textiles

ou, Comment les caramels nourrissent notre imaginaire (!):

Je crois que je vais construire cet article sur 3 citations que j’aime beaucoup; toutes concernent l’échange; je rappelle que ces citations ont pour la plupart été relevées au cours de mes lectures dans un carnet qui me suit depuis 30 ans ou presque ; voilà pour celles qui admirent à tort ma mémoire! Quant aux échanges, je n’en fais pas toujours l’objet d’un article, mais j’ai plaisir  à en parler; j’ai fait partie de plusieurs groupes textiles, plus maintenant; mais avec Nadine, l’échange est implicite; elle m’a écrit, j’ai répondu et zou, la machine était lancée!

Commençons par une citation de Freud, celle avec laquelle je suis  le moins d’accord!  On peut bien faire un jeu de massacre, tête honorable ou pas: Il a écrit que « nous ne savons renoncer à rien, nous ne faisons qu’échanger une chose contre une autre »; le psychanalyste s’est (une fois de plus!) trompé et semblait tout ignorer de ce qu’est l’amitié; si je ne réponds pas à Nadine, je ne crois pas qu’elle cessera de m’envoyer ses cartes farfelues, n’est-ce pas? Mais il se trouve que je suis contente de réfléchir à mon envoi suivant. Mangeant des caramels au beurre salé sur une route de l’ouest, j’ai trouvé la boite métallique très belle; et d’y placer un petit journal de ma composition, c’est aussi simple que ça; si vous êtes en panne d’imagination (pas de voiture!)..mangez des caramels !Cela fera la fortune des dentistes, remplira votre carnet d’inspiration!J’ai imaginé une petite fille qui fait l’école buissonnière et rate ainsi les cours de couture qu’on nous dispensait à l’école (au fait, j’ai un cahier, mais j’en cherche d’autres, aviiiiiiiiiiis)Mosaïque 1: en haut, le contenu de la boite lors de l’ouverture (caramels enlevés!) et à droite, le reste de mes  chemises  brodées; en bas, le reste d’une très belle robe que j’avais brodée,inspiré je crois par le magazine 100 idées qu’on ne finira jamais de regretter, sauf que moi, j’ai gardé une collection à peu près complète! Marie-Claire idées n’est jamais arrivé aussi   haut que  celui qui a marqué toute une génération de soixante-huitarde qui avaient jeté leurs soutiens-gorges mais tricotaient pendant l’occupation des facs (jétais trop jeune pour aller à la fac,mais pas pour lire 100 idées!)Enfin, en bas à droite, une feuille de mon jardin, brodée, celle que la jeune élève a ramassé au cours de son chemin buissonnnier. Tout le cahier est composé avec du drap ancien……………….

Revenons à ma citation 2, je l’adore, lisez-la attentivement: »si tu as une pomme, que j’ai une pomme, que nous échangeons nos pommes, nous aurons chacun une pomme!Mais si tu as une idé, que j’ai une idée, que nos échangeons nos idées, nous aurons chacun deux idées! » Si j’écrivais un livre de créativité (j’adore! ) j’écrirais ça en 1° page, en gros et en rouge!!!(génial Bernard Shaw!)

Sur ces pages de la mosaïque 2, des fils de trame de coton fin, des marques de linge chiffré (qui étaient celles de mes frères dans le collège où ils étaient pensionnaires) des bribes données et conservées précieusement, un  « passe fil » bourré de sutures machine comme un vieux rescapé de mes essais textiles, des boutons, et un reste du mouchoir d’une Gabrielle dont je ne sais rien mais que j’imagine, fière cavale qui rate l’école pour gambader avec de grands escogriffes………..L’un d’eux sans doute a écrit un billet d’absence et « sait assez son latin » pour ne pas faire de faute!

Mon oeil, oui! Je suis sûre que Gabrielle 30 ans après, à l’ère des salons de loisirs textiles et des blogs de brodeuse, regrette bien ses absences en cours de couture!!!Bien fait, na!!! je vous quitterai amies butineuses  en laissant le dernier mot à l’inénarrable Woody Allen: « j’aimerais bien terminer sur un message d’espoir, je n’en ai pas; en échange, est-ce que deux messages de désespoir vous iraient? »

Ah ah!!! Je n’en ai pas non plus!!!

Les hommes aussi viennent chez moi:  après alain Créhange et ses mots-valise, j’avais cité l’auteur des dessins de 2CV (http://2cvdd.canalblog.com/) que j’avais reproduits et brodés; il a mis à l’honneur l’artis-Anne sur son blog; merci à lui. Comme quoi: citez toujours vos sources et rendez à César ce qui est à César (non, No, STP, ne relance pas le débat, on est seules à y participer, voix solitaires dans le désert…..)!

A mes amies, les abeilles

La broderie du mot-valise  vous a plu, et j’en reparle donc plus en détail (mais dès vendredi matin, il y aura un nouvel article!). Souvent, amies butineuses, je parle de vous en ces termes; ce n’est pas par hasard; d’abord, j’aime le textes, les jeux de mots, la littérature. Celles qui me connaissent savent que je suis prof de Lettres, même si  j’ai quitté l’E.N.  Ceci est une autre histoire. Un jour déjà , j’ai évoqué le mot valise « happyculteur » et le lien d’Alain Créhange; mais j’ai fini par broder sa définition sur la taie d’oreiller plissée de mon mari, apiculteur amateur depuis toujours; nous sommes aussi des happyculteurs, ou nous tentons de l’être; c’est pour cela que j’aime   l’idée d’Alain, pour cela que je l’ai brodée, pour cela que je vous invite à visiter son site

 ou à acheter ses livres . Ce sont des simples points devant, mais c’est tout de même assez long à faire, d’autant que certains sont recouverts d’un laçage de mise en valeur; je regrette d’avoir écrit en deux mots happyculteur, c’eût été plus judicieux en un. Je précise aussi que j’ai vu ce mot-valise utilisé ailleurs sans en citer les sources, je condamne ce « copillage » (encore un mot valise approprié!)Le plus chronophage, mais le plus rigolo à broder, ce furent les abeilles affairées et au vol enjoué, toujours différent.

Je suis une brodheureuse!

Oh oui, oui, soyons heureux, ne courons pas derrière des chimères, faisons notre miel de tous les petits bonheurs de l’existence; j’espère que vous me quitterez les pattes chargées de pollen et irez fertiliser votre propre créativité. Quant à moi, je suis, vous l’aurez deviné, une « brodheureuse », c’est à dire une personne bien contente de tirer l’aiguille  pour écrire à petits points le fil  de sa vie.

Je suis l’auteur du mot valise  brodheureuse, un jour, je le broderai; merci de citer Alain Créhange et son happyculteur et l’artis-Anne pour  sa brodheureuse………………

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