« Sur les ailes du temps, la tristesse s’envole »

 Avertissement à mes très sympathiques lectrices:Si je vous racontais ma vie de famille, ( rassurez-vous, je ne le ferai pas!) vous vous étonneriez de ma forme, 5 heures de route demain et 5 heures retour dans la même journée, Vendredi 4 heures encore, 4 heures le surlendemain, et ………………8 heures de train. Retour chez moi, j’ignore quand…………….Tout ça pour dire que je vais continuer de publier 3 fois par semaine, mais que je  ne pourrai autant visiter vos blogs  que j’aimerais………Parfois, j’y resterai silencieuse, ombre aimante qui ne fait que passer……….Tout ça pour quoi? Avec 2 mois d’avance, mon 3° petit-enfant est né, (mon 1° petit-fils): Théophile, tout petit bonhomme de 2 kilos……….. Je vais aider ma fille, garder la petite soeur de 2 ans (la « fameuse » Raphaëlle), et aider ma belle -fille…qui habite ……..à 10 heures de route de la précédente! Tout le reste  sans importance par rapport à l’essentiel,  reste en plan, le temps qu’un  petit enfant grandisse et sorte du service de néonatalogie. Souhaitez-moi de conserver la forme!! Tant pis pour ma maison, mon jardin, mes corbeilles, mes créations…………..MAIS, je ne vous abandonne pas!
 
Aujourd’hui, pas de corbeille,(on alterne!) mais avec une citation de la Fontaine, les broderies de Raphaëlle, avec 2 L, comme en ont les anges, les fées, les libellules, les papillons, et les oiseaux.

Le monde ailé et sa gaieté, l’idée de légéreté, d’apesanteur, et le dynamisme  du rouge: « la tristesse s’envole ». 

 J’ai brodé, je me suis  gavée de broderies de toutes  tailles en pensant à faire un patch pour la petiote, mais sans aucune idée de montage -ça serait pour après…., juste avec le bonheur de voir une nouvelle vie si blonde, si potelée, si mienne, si proche………..J’ai pioché partout, et ne suis pas toujours capable de dire où, pas tellement sur la Toile,mais surtout dans des magazines anciens (je n’en achète plus beaucoup de récents ou juste anglo-saxons) et dans ma bibliothèque de brodeuse. 

Sur un fond imprimé, un oiseau en relief.

effet de spirale garanti!

Raphaëlle a 2 L comme l'oiseau et comme l'amour ailé!

Ce premier oisillon est rembourré, il est brodé avec un point de treillis un peu long à pratiquer mais spectaculaire quand il tourne………..voir à ce sujet, les essais de mon amie Elizabeth qui, hélas, ne peut plus tenir son blog:http://quietermoments.wordpress.com/category/trellisspiral-trellis-stitch/ ou sur le petit disque que j’ai brodé  (photo au-dessus) Quant aux deux autres oiseaux du patch à venir, tout leur charme tient à la naïveté délicieuse du dessin  trouvé dans un magazine; je n’en suis pas l’auteur, j’ai oublié le nom de celui-ci! Je les ai brodés avec des points simples, tige et devant.

j'apporte une lettre d'amour pour Raphaëlle!

 Pour vous quitter, en offrande d’amitié,  ce déchirant poème vietnamien qui nous parle d’amour et d’oiseaux:

Dans notre prochaine existence,
nous nous garderons bien d’être humains,
nous serons deux oies sauvages,
volant bien haut dans le ciel,
les neiges aveuglantes,
les mers et les eaux,
les monts et les nuages,
les poussières rouges du monde,
de loin nous les regarderons
comme si nous n’étions jamais tombés.

N’Guyen-Khac-Hieu

Le B-A-BA du B-A-BA ,il faut bien commencer…..

La série des corbeilles continue; aujourd’hui, ce seront des corbeilles douces, esprit « maison de famille », Toile de Jouy, bon chic, bon genre et tout le tralala la!! Il paraît que « le vrai succès du secret, c’est l’enthousiasme« !(phrase d’un certain Chrysler, celui des voitures? Rien à voir -et on s’en moque! Anne parle -nous de tes corbeilles!)

Technique:

Belle, Isabelle.

 Ces paniers  sont textiles, au coeur de ce textile de la corde, pas n’importe laquelle car le pied de biche doit passer au -dessus et l’aiguille résister à cette épaisseur; j’en casse beaucoup cependant. Il faut pour une petite panière 30 à 40 mètres de corde  (il n’y parait pas!) Donc,il faut trouver une corde qui convienne et aussi accessible au niveau du prix! Dans les stages américains, on utilise de la corde à linge en  coton, ce n’est pas si bon marché que ça, et, de toutes façons, on n’en trouve pas en France. N’allez pas essayer avec la corde à linge française dont le coeur est en métal, vos aiguilles n’y résisteraientpas. J’ai dû faire une cinquantaine de corbeilles, je rappelle que vous pouvez en commander dans les tons que vous voulez, le style que vous désirez, j’ai donc pu faire des essais de matériaux…….et de commerce ad hoc! Je garde un bon souvenir de la drisse, mais c’est très cher, j’ai marchandé chez un grossiste, fait descendre le prix mais tout de même, cela fait chère la corbeille! (en sachant qu’il faut aussi 40 à 50 mètres de lanières de tissu au moins, voire plus, car le tissu est enroulé autour de la corde)Finalement, je ne vends pas cher les miennes……….et sûrement pas au prix de l’heure de travail qui les rendrait impossibles à acquérir,  en gros,  je compte juste le matériau ; le reste, c’est du plaisir!

Anses croisées et fines: c'est nouveau!

Heureusement pour moi, dans la petite ville où je m’active, il reste une des dernières corderies de Fance, et, chez le cordier, j’ai trouvé mon bonheur, une cordelette synthétique en très grosses bobines (cela évite les raccords un peu embêtants) Et c’est pour cela que lorsqu’on me demande un tuto (il en existe d’ailleurs en anglais) , je propose un stage, car chez moi, j’ai le matériel.

Résumé pour aujourd’hui:  il faut 30 à 40 mètres de corde assez épaisse mais souple qui puisse passer sous le pied de biche, de bonnes aiguilles de machine à coudre, de grandes chûtes de tissu assortis (il faudra couper environ 40 à 50 mètres de bandes). Pour ma part, je prépare une pile de tissus coordonnés, j’en coupe d’abord un peu, et j’assortis au fur et à mesure; c’est un jeu de couleurs. Sachez que lorsque le travail est commencé, il faut le finir, sous peine d’immobilisation de la machine, le tissu et la corde sont en place,il faut les y laisser. Pour cela prévoir du temps libre et tout entier consacré à cet ouvrage!

La déco, ce sont les anses, et le médaillon!

De la corde, du tissu coupé en bandes, des aiguilles de machine à coudre, des canettes de fils assortis, 3 à 4 bonnes heures de patience et d’envie de se lancer un défi: monter une corbeille!

Un coeur et la toile de Jouy font le décor

Les deux corbeilles présentées ici ont été faites avec les chûtes l’une de l’autre. grosso modo, ce sont les mêmes,même si l’une a vu des ajouts aux chutes de l’autre; elles sont dans le même esprit. Elles ne diffèrent que par certains tissus et par leur déco propre. Ayez du flair, il ne faut pas trop partir avec une forme déterminée! C’est la façon dont « ça monte » qui permettra de choisir un tissu contrasté, un type d’anse, la taille, etc….

Rosa rosarum rosis

Voilà,  votre matériel est prêt?  Bien, après la prochaine broderie, ce sera le tour d’expliquer comment on commence………..Les corbeilles  servent à tout: le petit désordre, le petit matériel, la mercerie……….style « vintage », kitsch ou tradi, c’est vous qui choisissez! A très bientôt, amies du textile et de l’artis-Anne ! Et n’oubliez pas: l’enthousiasme!!! Avec ça, ça ira!!

PS: mercredi: le quilt ailé; donc, à vendredi pour les corbeilles prochaines!!! On ne se quitte pas!

Droit au coeur!

Les  règles, c’est fait parfois pour aller contre, tester notre fidélité à nos principes…..Je ne montre pas ce que je reçois, pas envie de faire des jalouses; et autres raisons. Je montre encore moins ce qui n’est pas textile. Mais tout de même, vous me connaissez: j’aime les livres. Et aussi les cadeaux! Alors voilà qu’une fin d’après-midi, on a frappé à ma porte, et mon voisin, fringant octogénaire tout de même, se tenait sur le seuil, une poche plastique à la main, et un cadeau pour moi, un cadeau fait -main (pour moi, ce sont les plus beaux qui valent tout l’or du monde!) un coffret en bois en forme de livre, à mes initiales. Mes 2 filles ayant un A pour initiale, ma petite fille aussi, ……ce livre parlera longtemps après moi des doigts d’or de  Jean qui -dans sa modestie- avait oublié de signer…….

Les photos ne sont pas bonnes, prises dans la hâte, de trop près; sachez qu’en vrai il est par-fait, bien plus beau encore, le dos est en marqueterie, le tour de la couverture aussi. Cela me touche, plus que je ne peux le dire! Oui, à moi aussi qui les aime, les mots peuvent manquer! Il suffit d’un , pourtant:

                                                                          MERCI!

 En tout cas, j’ai voulu rendre hommage à un travail considérable, le poli du bois, son relief, le buis de mon hameau,  l’extrême  gentillesse de l’artisan et du voisin attentionné, le cadeau ciblé: un livre, un livre où ranger des lettres, des bijoux, des pétales, des souvenirs (dont il est déjà tellement plein!)………….Précieux infiniment, ô combien! Le bois, on a envie de le caresser, on pense  à l’arbre, à celui qui l’a transformé, embelli, celui qui a mis tant d’amour dans tout ce travail. C’est infiniment touchant!

Doré sur tranche

 
 
 
 
 
Un proverbe de l’Arabie légendaire dit qu’« il reste toujours un peu de parfum sur la main de celui qui offre une rose »; puisse l’habile artisan être  béni par ce don de temps et d’amitié. Merci  à lui 1000 et 1 fois…………
 
 
 

Il reste un peu de parfum sur la main de celui qui offre une rose

Ailes, elle, elles, L………….

J’aime broder, j’aime assez coudre,mais pas coudre des choses enfantines, du rose bonbon,du bleu layette. Quand ma 1° petite fille est née (elle a aujourd’hui 2 ans), j’ai joué avec son prénom: Raphaëlle. Ce prénom a deux L; or le son est le même que dans « ailes »; vous ne l’ignorez plus, mon surnom est libellule, mon mari a collectionné en Guyane les papillons; quand on emprunte (avant de le rendre!) l’escalier de ma (grande) maison, on voit toute la collection de boites qui grimpe et qui fait le bonheur des enfants et des visiteurs.

Le "pourquoi" du thème

Arthur Rackham

 Les 2 « L » de Raphaëlle m’ont fait penser aux fées que j’affectionne, aux anges protecteurs, aux oiseaux,  aux libellules et papillons, tout ce monde ailé qu’on sent libre et joyeux d’être suspendu au-dessus de nous tous, pauvres humains qui n’avons que des pieds. C’est cet univers que j’ai brodé et cousu dans un large plaid joyeux et tendre.

J’aurai parfois du mal à vous dire d’où vient tel ou tel dessin, modèle, je ne sais plus trop, et je vais oublier de vous parler de certains points, car pour moi, ils semblent naturels  (je brode depuis  longtemps, voire depuis toujours!),  mais posez vos questions, n’hésitez pas ; je vous emmène voler avec moi et la petite Raphaëlle qui me tient la main dans ce vol au-dessus des jardins et des plaines, vous  sentez sa menotte chaude et ronde? Alors prenez le tapis volant de nos rêves et zou!!!

« Si je pouvais t’offrir le bleu secret du ciel,
Brodé de lumière d’or et de reflets d’argent,
Le mystérieux secret le secret éternel,
De la vie et du jour, de la nuit et du temps,
Avec tout mon amour je le mettrais à tes pieds.
Mais moi qui suis pauvre et n’ai que mes rêves,
Sous tes pas je les ai déroulés.
Marche doucement car tu marches sur mes rêves. » (William B.Yeats)

Dédicace

Technique (pour la 1° photo) fond rouge, écriture-baton ou lingère, appliqués de tissus inspirés par l’oeuvre de Cicely M.Baker, escargot et chenille au point de poste, papillon au point de feston-bouclette, point de noeud et point d’épine. 2° photo  : longue réalisation, la citation (Jean Tétreau)est brodée avec un seul fil  au point devant surlacé d’un fil, tout petits points de façon à imitir l’écriture et ses courbes et finesse.