Le fourre-tout des « petits riens » et le fourre-tout des « pas grand chose ».

N°1

Avant de vous proposer  une séquence  qui se tienne et qui tienne la route, une séquence ordonnée, organisée (celle des corbeilles, celle des  ailes, celle des « A »…qui viendront un peu plus tard), en voilà une un peu plus quotidienne avec des réalisations au fil des jours -et pas un long projet comme ce fut le cas avec la robe de mémoire.

« Le fourre -tout des petits riens et celui de pas grand chose », ce sont deux panières (J’aime tellement les faire et vous en verrez des neuves!) ce sont deux amis  un peu boiteux qui aiment la couleur, le joyeux désordre, les chose qu’on fait  plus rapidement pour l’envie d’essayer, pour la joie de voir les mains s’activer, pour stimuler la créativité, pour faire des cadeaux: broderie, cartes, babioles diverses.

Petite corbeille-cadeau, tissus africains

Je commence (vu le titre) par une petite corbeille ( fourre-tout justement ou vide -poche), mais il y en aura toute une série plus tard -je tenterai même de dire comment je fais (je crois bien être la seule en France à utiliser cette technique!). Vous pouvez déjà en voir  un peu partout (fin décembre 2010 sur le blog, par exemple) et vous en aurez sûrement une overdose: (j’imagine déjà:  » On n’en veut plus,on en a assez vu, varie un peu, Anne! » etc…………)  Promis dans le prochain article du fourre-tout, ce sera autre chose, mais avant, juste signaler que j‘en fais sur commande (il suffit de passer…commande!), on peut me dire, j’aimerais en avoir une bleue, ou bleu turquoise, ou deux petites rouges……….Et, abracadabra,  ce sera fait selon votre volonté!! Oui, vous en verrez de toutes les couleurs!

La mini corbeille de profil

Puisque j’écris cet article en février, cette vérité de vigneron: « Vigne taillée en février, emplit de raisins le panier ». Le mien semble  vide, mais il ne l’est pas, je l’ai empli de rêves, je les partage avec vous! Un peu de textiles, de la chaleur africaine, et beaucoup de couleurs! On voit que je suis dans le Sud!

Je me suis arrêtée en route; connection sans problème. A lundi !

Intermède 2: les filets auxquels on se laisse prendre

« La possession des richesses  a des filets invisibles où le coeur se prend insensiblement ». (Bossuet)

Filets invisibles? Pas tant que ça! Nous ne les voyons que trop bien, mais l’âme cupide, nous voulons faire comme s’ils n’existaient pas. Cela nous arrange, mais n’arrange pas la marche du monde qui court au précipice en suivant deux maîtres: l’or et le désir……..Les pêcheurs du sud imaginent-ils dans quel abîme de réflexion, la vue de leurs filets nous plonge?

La nécessité des intermèdes:La création se nourrit de « l’être », elle ne se suffit pas de l’obsession du « faire » à tout prix; pour « être soi-même », pour avoir envie de créer, il faut emplir le puit de la créativité ( J.Cameron)ouvrir l’oeil, voyager, aller à des expos, emplir le regard; faute de  faire cela et de  vite faire n’importe quoi, ce qu’on fait perd de son sens : on voit trop de choses copiées à la va-vite et sans âme…………Je cherche le fil, je chercle le SENS, je cherche l’essence; le fil nous y ramène, nous entraîne…

Je pars vers le sud justement, en espérant pouvoir me connecter…………Pas sûr encore…………..Mais je vous emmène tous et toutes dans mes filets! Je vous  remercie de votre intérêt et de vos commentaires, c’est un fil qui me ramène à mes passions, qui m’y fait penser, c’est un rendez-vous presque d’amour…….

Je ne peux remercier Michèle Picard qui a laissé un message sur le livre d’or……Pas d’adresse. Quelqu’un la connait-il? Il vaut mieux laisser des commentaires, mais je suis désolée.

La robe de velours……………et la flamboyante Frida Kahlo (18)

La robe mémorielle 18, fin et jeu de rôle:

Frida Kahlo:

« J’avais souri. Rien d’autre. Mais la clarté fut en moi, et dans les profondeurs de mon silence. » ainsi commence l’autobiographie de Frida Kahlo.

Photo de Frida, recherche google

Mireille  (lorsque je parlais de la robe) a trouvé que tout cela rappelait assez Frida Kahlo; c’était étrange car , un jour, avec mes 4 enfants, on a décidé de choisir  chacun un portrait qui nous ressemblait un peu, et j’ai choisi de représenter Frida Kahlo; je n’étais pas la plus réussie, mais  on avait peu de temps pour se mettre en scène. De plus, Frida Kahlo ne souriait jamais sur ses innombrables auto-portraits, donc pour la photo, je ne souriais pas du tout, et , du  coup, ce n’est plus moi (comme la maman de France n’est plus elle, cf précédent billet), cela ne me ressemble pas…….car je suis quelqu’un de souriant! Toujours est-il qu’un an après, nous étions au Nouveau -Mexique, un des états des USA où  F.Kahlo est une égérie, très à la mode! Je suis tombée sur un livre d’art et une histoire que je vais vous raconter! (car il y est question de sa GARDE- ROBE!)

Frida Kahlo (1907, 1954) était très attachée à son pays , le Mexique,  elle avait donc décidé d’aider les artisans de son pays (mais sa mère était d’origine indienne, son père allemand)et ne s’habillait qu’avec d’immenses jupes colorées et brodées (qui cachaient ses jambes abîmées par un accident -elle fut même amputée à la fin de sa vie!), de grands châles multicolores, des caracos (qui  dissimulait un corset de fer!), toute une garde- robe  100 % mexicaine qui rendit célèbre son style; aujourd’hui, on dirait que c’est une icône de  mode! Quand elle mourut et qu’on ouvrit son testament, on découvrit une demande bien curieuse: Frida demandait que la malle contenant sa garde-robe ne fut pas ouverte pendant 50 ans. Quand on put l’ouvrir, il y a une dizaine d’années, ce fut l’ébahissement: contenu splendide de vêtements brodés, bariolés, magnifiques, un rêve de brodeuses, une sorte de tapis persan chatoyant où lire l’artisanat mexicain de A à Z (artisanat qui n’existe plus, les savoir-faire se perdant). Après un long  inventaire, on publia alors Frida Kahlo, the Velvet dress. Si vous allez sur ce lien amazon, vous pourrez  en « tourner les pages », voir des bribes , des photos…J’ai ce livre (profitez -en les livres d’art baissent 3 ou 4 ans après parution)Et vu ce que j’annonce en bas et en scoop, si vous  désirez ce livre sur Frida, ne tardez pas trop….

http://www.amazon.fr/Self-Portrait-Velvet-Dress-Wardrobe/dp/0811863441/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1297434105&sr=1-1#reader_0811863441

 Frida demandait que cette collection soit enclose dans un musée, peut-être le musée de la Casa Azul,  la maison bleue où elle est née(muséeFrida Kahlo  dans le centre de Coyoacán,  à Mexico)

Ce couple de peintres, passionnés avait quand même le goût du secret: Frida mourut le 13 juillet 1954 et ce jour-là Diego, son mari, mura la salle de bain de leur maison avec tous ses secrets à l’intérieur (peinture et photos magnifiques et inédites de Frida vue par les plus grands photographes de l’époque). Elle n’a été ré-ouverte qu’en 2002 et l’inventaire de toutes les toiles et objets que contenait cette salle n’a été dressé…. qu’en 2007.

 Enfin: pourquoi le titre du livre d’art, « the velvet dress » (la robe de velours) ? simplement à cause de ce splendide tableau, plus épuré que bien d’autres…..(il n’est pas dans le livre qui propose une autre explication et un autre tableau)

Autoportrait de Frida en robe de velours écarlate

« Je serai donc l’amie de ceux qui m’aiment telle que je suis » demandait-elle.

Ma modeste robe de taffetas, dans des tons surannés (dans suranné, il y a Anne)  nous a entraînées bien loin; mais, au fond, quand ma tante tourbillonnait dans sa longue robe ivoire, Frida Kahlo assistait à des  fêtes mexicaines…………elles sont contemporaines!

Au fait, j ‘ai une petite ressemblance avec Frida, non?…… Pas son talent, je sais, mais je me suis bien amusée! Qui, maintenant, tente de ressembler à un tableau connu? Les Demoiselles d’Avignon,par exemple………… 

 Attention: scoop!

Dans le cadre de l’année du Mexique en France (si on se « réconcilie » avec les mexicains qui menacent de se retirer),  une exposition sera consacrée au couple Diego Rivera et Frida Kahlo au musée de l’Orangerie, Paris, du 5 octobre 2011 au 5 janvier 2012.

La Robe, … et notre présence au monde (17)

La robe mémorielle un tout petit peu encore …

Toutes ici, avez écrit des choses fortes qui témoignaient de votre sensibilité à la question des racines, du « matrimoine« , de la transmission. Cela m’a beaucoup servi, ça a cheminé en moi, ça m’a ouvert des horizons, donné des idées; jamais, je ne vous dirai assez merci! Dans quelques temps, peut-être verrez- vous  ici une robe de baptème ancienne et son histoire ; la robe n’a pas été « retouchée », brodée, modifiée.

Ses initiales brodées pour mon amie France

Dans tout ce  qu’il m’a été donné de lire dans vos commentaires, je me permets de reprendre celui-ci:

« Habit Habiter c’est pareil…comme tu dis vrai! Je dois quitter ma maison prochainement. En faisant mes cartons j’ai retrouvé une robe de satin que portait ma mère au mariage de ma soeur. En la revoyant j’ai pleuré tout mon saoûl…j’ai pensé à elle qui n’est plus tout à fait « là » et au fait que les robes effectivement sont mémorielles…que les habits habitent… que nous-mêmes, nous sommes « la maison » qui .. « demeure ».

la maison qu’un jour j’ai imaginée pour France

Sur ce message, comme sur d’autres, on pourrait écrire pendant des heures. Pourquoi m’a -t-il ému? Parce que je connais France, son courage, sa force; elle habite au Québec; elle n’a pas, comme moi, perdu sa maman, mais cela revient au même, sa maman est égarée, perdue -par la maladie d’Alzheimer, dans un autre univers. Ses habits l’habitent plus qu’elle ne les habite; sa robe fut un écrin pour elle, c’est une coquille presque vide où ne reste que le souvenir de celle qu’elle a été…….C’est terriblement cruel, puisqu’elle est encore là, et n’est plus présente au monde. France écrit: « nous sommes la maison…qui demeure ». cette phrase est étrange, sutout quand on sait que le mot demeure est dérivé  de la notion de durée, (mora en latin)….et aussi qu’on dit de quelqu’un un peu simplet qu’il est « demeuré »………..Il est resté à l’état d’enfant (figé dans le temps, en l’occurrence la maman de France y est retournée………) Bon, bref, cela nous entraînerait loin, mais avant de clore ce paragraphe ,je vous conseille un livre formidable,un petit livre où il est question de transmission , de femmes et de broderie: Les demeurées de Jeanne Bénameur!

Prochain article et dernier prolongement de la robe mémorielle: où il sera question de la robe de velours de Frida Kahlo………….

NB1: Si je ne réponds pas à vos gentils et avisés commentaires, c’est que je dois m’absenter  tout samedi et peut-être dimanche. Amitiés à toutes!

NB2: rappel:parution  des nouveaux  articles 3 fois par semaine, (en principe,  dimanche soir,  mercredi et vendredi soir ou samedi matin)

Où L’on parle encore de dahlias, de racines …et de « Matrimoine »

Le jardin de maman

suite de la robe et des dahlias (16)J’ai souvent voulu rendre hommage aux talents de jardinière de ma mère, je n’ai pas ce talent, ni cette patience, mais j’admire O combien ceux qui savent faire fleurir la terre et  qui nous l’offrent en bouquets  et en feux d’artifice.

Dans le numéro 89, Les Nouvelles du patch, avaient proposé mon quilt dans la rubrique des modèles:

Mes quilts sont toujours matelassés à la main, c’est long, mais je trouve que c’est beau, émouvant et la main laisse laisse l’âme rêver; c’est une pensée vagabonde qui vous laisse le loisir de vous évader du quotidien; c’est aussi une façon de résister à la marche pressée de notre époque qui prône la course plutôt  que la promenade (et celle qui écrit ça est une ex- semi-marathonienne, ce qui rend encore plus savoureuse la vérité!)

Derniers détails

 

RACINES:

Ici, il fut beaucoup question de « racines »; un jour, par hasard, j’ai entendu quelqu’un dire: « Mes racines,je les ai coupées, les racines, elles empêchent de marcher ». Rien n’est plus faux et je m’insurge contre (tant pis pour Lény Escudéro qui prononça ces mots et se crût profond!)Les racines nous nourrissent et nous ancrent, mais nous permettent de grimper vers l’Espace et le ciel, ce sont des liens entre la glèbe et l’air. Sans racines, pas de vie possible.Je ne suis pas quelqu’un de nostalgique,  mais je rends grâce à  mon passé et à ceux et celles qui m’ont précédée!

Matrimoine:

L’adjectif « matrimonial existe, mais pas le substantif, semble-t-il. C’est le reflet de nos sociétés patriarcales où les hommes revendiquent  le pouvoir; et bien « , nous avons aussi un « matrimoine« , créons le néologisme, il dit bien ce qu’il laissse sous-entendre: les femmes nous ont tellement transmis, il m’est impossible dans mon cas, de le nier. Je suis fière de  tout ce qu’elles  m’ont donné. Je me ferai un devoir de le transmettre! Et, entre tous ces fils tendus,je trouverai bien le moyen de me faufiler, de faire ma place et celles de mes filles……..

Anne aux rubans