A jamais réunies (fin de l’échange)

On a mêlé nos façons de ressentir, nos façons de les exprimer, on a battu les cartes, et ça a fini joliment par faire un tout. Mes 2 amies ont donc reçu leurs pages: 3 chacune, 6 au total. Et moi, aussi, j’ai reçu les leurs, infiniment précieuses à mon coeur. Et belles, touchantes. L’échange  se finit par 18 pages tout de même, voguant entre elles etmoi;  l’amitié ne s’arrête pas  là!

L’écriture se fait  à points devant relacés.La  couverture du recueil textile, ce sont 3  prénoms brodés (« queue  de rat » couchée) dans un semis de coeur. comme une voie lactée…

La prochaine fois, un intermède en photo et textile (toujours!) puis l’histoire qu’il me tient le plus à coeur  de raconter: celle d’une robe de taffetas qui se transmet de mère en fille… s’embellit, à la fois héritage et Installation familiale.

Vous me suivez, dans cette  prochaine aventure?

Que ma joie demeure !

Drôle de proposition de la part de l’amie Alice; à la place d’un mot proposé, la citation « Que ma joie demeure! » Je devais « travailler » là-dessus. Il s’agit bien d’un travail de l’esprit avant que les mains ne se mettent à l’ouvrage! J’ai d’abord été interloquée et désarmée.

Puis, très vite, j’ai pensé à cette photo: j’y trône encadrée de mes deux amies ; je leur ai appris à broder pendant deux années, puis, elles ont volé de  leurs propres ailes. C’est cela qui est extraordinaire, c’est que lorsque l’outil est acquis(et bien qu’on ne cesse d’apprendre!) on l’emploie selon sa personnalité!

Cette photo a été prise un jour de grande complicité; nous rayonnons toutes trois! On irradie absolument ; ça respire l’amitié, la joie ! Que la joie demeure………sur ce canapé ! Qu’on reste à jamais liées, que le temps garde trace de cet échange ! C’est un de mes grands souhaits:  Que le temps qui use tout, y compris les sentiments, garde ce diamant brut.

N’allez pas croire qu’avec une si rapide idée, ce serait facile, j’ai beaucoup défait !( « faire et défaire, c’est toujours travailler! »)

J’ai imprimé la photo sur tissu, l’ai cousue sur un fond blanc, j’ai imprimé les mots sur un galon, trop épais, je l’ai décousu et j’ai recommencé sur un tissu fin ! j’ai appliqué des fleurs ou feuilles en dentelle ancienne, et  je me suis livrée au pur délire ; mais c’était un peu trop, donc, un soir, j’ai passé plus de 2 heures à découdre….avant de rebroder, la main plus légère……Une couronne pour l’une, une auréole ou un plat à tarte pour moi (c’est selon……….), un pot de fleur clownesque pour la 3°. Et pour « l’esprit couture » un bricolage avec un bouton transparent   (la colle entre le fond et le plastique se voyait, il fallait trouver le « truc » !)

Des myriades de points pour habiller le fond et, enfin, mon symbole : un bijou – la libellule qui parle de légèreté ; c’est comme si un ange passait et cueillait l’instant.

Que donc,ma joie demeure et fasse plaisir à voir à ceux qui passent par là!

Que ces deux amies me permettent d’avoir mis leur photo à la une; celle-ci compte beaucoup pour moi! Merci à la vie d’offrir pareilles rencontres, et pareil moment de bonheur!Je suis particulièrement heureuse de terminer cette série d’échanges avec ce souvenir-là!

Enfin, Que ma joie demeure , c’est le titre d’une oeuvre de Bach, c’est aussi celui d’un hymne pur à la joie, un très beau livre de J. Giono; voilà comment une fois encore se nouérent les épousailles du texte et du textile.

communauté de brodeuses

L’amie C. n’a pas dit si « maison » avait un S terminal……aussi ,j’ai eu envie tout de suite d’un village, d’une communauté humaine parce que nous-même formons une communauté de brodeuses…………..Cette idée me plaisait, mais je ne me voyais pas brodant tout un groupe de maisons (surtout sur un si petit format) alors j’ai eu l’idée d’une « troupeau » de toits et puis, la mer, le Sud pour l’amie  qui a sa famille (sa communauté) à Montpellier…La mer et le ciel confondus.………Je me voyais pas dessinant moi-même cette espèce d’image qui s’imposait en moi; j’ai vraiment beaucoup cherché  et j’ai fini par trouver ce à quoi je pensais dans un vieux livre japonais (je chercherai plus tard la référence)…………..Le dessin et ses couleurs avait un côté un peu Van Gogh……………Il restait à le broder ; j’ai teint moi-même le fond bleu de ciel ou de mer, j’ai peint quelques détails en peinture textile (fond d’arbres, murs………… ) et j’ai passé beaucoup de temps à essayer de varier les points. J’aime bien. C’est un peu naïf, cela semble spontané.

Mais, j’insite: toute idée naît d’une réflexion, d’un  » travail ». Parfois certaines amies me disent: « je ne sais pas; j’ai besoin d’une proposition, d’une photo, d’un patron,  d’un livre, d’un magazine; elles manquent de confiance en elles. quand on a commencé, on poursuit avec cette façon de faire. Toutes, nous en sommes capables, je l’ai vérifié en maintes circonstances! Lisez des bouquins sur la créativité, faites les sessions de J.Cameron( Libérez votre créativité) Lancez-vous. quel bonheur que celui de créer; vous noterez pourtant que je suis partie d’un modèle  de N.R., (pour la Vague qui, au départ, est d’Hokusaï))Pardonnez- donc à ce qui peut sembler vanité, ce n’est que de l’enthousiasme. Je crois que je peux composer à partir de n’importe quel mot, écrire un texte sur n’importe quel sujet, broder sur n’importe quelle proposition! C’est de l’entraînement, simplement.

De la qualité de l’illustration, confidences:

La photo précédente de la vague ne lui rend pas justice, sur ce fond bleu pâle irrégulier, la mousse, la retombée d’écume ne sont guère apparentes,  ni les perles…

En revanche,  vous pouvez revoir en fin de semaine dernière, l’Invitation au voyage d’après Baudelaire (songe à la douceur: http://artisanne-textile.fr/index.php/2011/01/09/songe-a-la-douceur/); j’ai enfin pu redimensioner la photo, elle est plus nette.

J’ai une formation de journalisme, et je remarque que tenir un blog, c’est faire attention à l’écrit, à l’illustration, à la mise en page (même si wordpress semble assez contraignant et ne pas disposer  de possibilités infinies; pour le moment, au vu de mes dispositions, c’est largement suffisant!).Je suis perfectionniste, je n’arrête pas de travailler pour me rendre plus lisible, et vous ne savez pas ? je prends un certain plaisir à cette rigueur et à relever le défi; pour moi, c’en est un: je suis, de prime abord,  assez fermée à ce qui relève de la technologie. Comme quoi:  la  part  masochiste de l’ individu peut être un moteur…

La vague qui emporte tout !

Mot proposé: Océan .

Chez moi, on aime les estampes, on en a plusieurs. Le mot océan, ça m’a fait penser à la vague, celle d’Okusai, énorme et si diversement interprétée ; sur ma version- inspirée d’un dessin de broderie, pas de barque effilée et de pêcheurs courageux, nippons ni mauvais ( !) Juste l’énormité, la force de la nature, le jaillissement d’infinies gouttelettes perlées (perles, points de noeud). Le tsunami presque, féroce mais BEAU. Car le danger fascine l’humanité qui prend des risques…………..Beaucoup de temps pour broder ces vaguelettes,

A noter : la vague d’Okusai est en couverture d’ Œdipe sur la route (Bauchau) que j’avais terminé et aimé peu de temps avant que l’amie A.  ne  choisisse ce mot. Conseil en passant; lisez ce grand livre de Bauchau! Oedipe y sculpte  dans une falaise, une vague immense……….. La boucle est bouclée, le tout me semble cohérent……

PS: patron de broderie inspiré par  le livre de Nadège Richier (« Motifs du Japon »)  

C’est certain: en voyant la vague d’Hokusai, je ne peux que constater que la différence se fait à mes détriments; leçon d’extrême modestie! (image trouvée sur wikipédia)